THE RITUEL DU DIMANCHE – OR HOW TO CHASE OUR BLUES AWAY (MERCI WHITNEY)

Par Olivia et George (6 ans)

George et moi, on a de la chance. On aime ce qui fait sourire.

Il est 16h, on sort du cinéma. Des moustaches sucrées au-dessus de la bouche et une balafre de ketchup rescapée du déjeuner, George enfourche sa trottinette.
C’était bien. On aime bien les histoires. Les histoires qui s’écoutent, les histoires qui se lisent, les histoires que George raconte.

En rentrant sur le chemin, nous sommes des serpents à sonnette à trottinette. Lui le bébé, moi la maman. Le tube d’arnica à la main, en guise de grelot, on est là pour sauver les gens des morsures des serpents à sonnette pas sympas.

George sympathise avec une femme et son bébé en patientant au feu rouge. Ses yeux brillants sourient, c’est dimanche. Et nous le dimanche, on adore. On ne le dit pas à tout le monde, mais le dimanche est une promesse de tendresse et de bonheur. Le week-end, on l’ouvre le vendredi avec un petit rituel culinaire et on le clôt avec allégresse avec notre recette anti-blues du dimanche soir.

L’heure approche…

C’est bon, on y est. Le compte-à-rebours du rituel du dimanche est lancé.
Il est à peine 18h : cartable dans l’entrée, repas sur le pouce, on efface les moustaches, on saute dans le pyjama, prêts à vider la bibliothèque !

La transhumance commence entre deux chambres : couvertures souples, cartonnées, petits, grands formats, en anglais, en français, des œuvres classiques, des romans graphiques. Une colonie de fourmis ouvrières à lui seul, George les empile sur mon lit.


Puis, dans une mer de livres, tels deux naufragés sur notre île, enfin : on s’installe. Satisfaction et excitation se mêlent, comme si on avait trouvé une porte secrète à la boutique aux petits choux.

Le bal du dimanche soir est ouvert… et là, on nage dans un pur bonheur : on boulotte page, après page, après page.

Et puisqu’il est indécemment tôt, pas besoin d’en demander une auuuuuuttttre, à base de promesses tentaculaires. Surtout pas ! C’est pas fini ! Parce que pour une fois, une fois dans notre semaine, on a le temps d’en lire une, deux, trois, quatre, cinq, six, des histoires.

Et ça, c’est le graal. Plus on en lit, plus on sourit.
C’est sûr, ce soir, on va rêver. Et on va rêver grand !